Les candidats ont déserté le monde de l’emploi. Avant 2020, beaucoup était potentiellement à l’écoute ou du moins ouvert à la discussion. Aujourd’hui, la plupart ne montre plus aucun intérêt à l’échange, voire même ne juge pas utile de répondre aux sollicitations des recruteurs. Alors effectivement, ces personnes doivent être probablement sur-sollicitées mais ce phénomène provoque une réelle difficulté dans les recrutements.
Pourquoi les entreprises ont tant de mal à recruter leurs futurs talents ?
“On peut lister de nombreuses difficultés, à savoir la pénurie des talents, le déficit de compétences et d’expérience, le manque de motivation des candidats, le processus de recrutement peu cohérent, la rémunération peu attrayante, les conditions de travail difficiles, le manque d’attractivité des postes, l’abandon des candidats (ghosting)…”. On fait le point.
Une absence de candidat.
On parle de pénurie de candidats dans tous les secteurs depuis plusieurs mois. Les candidats sont absents et les process de recrutement prennent beaucoup plus de temps. “Seuls 4 % des cabinets estiment ne pas souffrir d’une pénurie de recrues”.
Le conseil : rendre votre marque employeur attractive. Communiquez sur vos projets RSE, sur les ambitions de votre société. Obtenez les labels visant à mettre le bien être de vos équipes en avant. Bref, faites votre pub afin d’attirer le peu de candidats à l’écoute du marché.
Les candidats ne sont plus aussi disponibles qu’avant…
Il est vrai que le télétravail rend la disponibilité en visio plus évidente. Mais recruter sur un échange par écrans interposés n’est pas toujours évident. De plus, nous constatons que les échanges vidéo n’impliquent pas vraiment le candidat dans un process de recrutement.
Et lorsqu’il s’agit de trouver des créneaux pour planifier une rencontre physique cela est beaucoup moins évident. Différentes raisons expliquent ce manque de disponibilité : un agenda professionnel surchargé, une distance géographique trop importante, une habitude des visioconférences qui provoque la “flemme” de se déplacer, … Bref, ces raisons, légitimes ou non, qui mesurent parfois la réelle motivation d’un candidat à son envie de rencontrer physiquement les recruteurs.
Le conseil : mis à part travailler sur l’attractivité de votre entreprise, il est difficile d’intervenir sur la motivation d’un candidat. Alors travaillez votre image de marque afin de créer l’échange avec les candidats plus ou moins intéressés mais qui seront séduit par la communication de votre entreprise.
…, ne souhaitent plus faire de concessions…
“Les salariés n’ont pas que leur rémunération en tête quand vient le moment de négocier avec leur employeur. 19% d’entre eux ont comme priorité les conditions de travail, 15% le nombre de jours de télétravail”.
Aujourd’hui, les candidats ne changent plus d’entreprise si on ne leur propose pas l’ensemble des avantages : la rémunération, le télétravail, les horaires flexibles, les autres avantages (voiture de fonction, téléphone, ordinateur)… En dépit parfois de la mission elle-même. Certains d’entre eux peuvent laisser passer une opportunité rêvée qui va les faire évoluer professionnellement, car ils ne souhaitent plus faire de concessions sur les avantages de l’entreprise. “Aujourd’hui, le télétravail est devenu un mode de travail, synonyme de liberté pour beaucoup de candidats qui ne sont pas prêts d’y renoncer, quitte à démissionner ou à ne pas accepter une offre d’emploi si l’entreprise ne propose pas cette alternative”. Le confort et l’organisation personnelle ont une réelle influence sur la décision d’un changement professionnel.
Le conseil : proposer les avantages qui sont faciles à mettre en place. Par exemple, le télétravail, qui est une des principales demandes des candidats, n’est pas compliqué à proposer dans la mesure où les salariés et la technologie se sont adaptés à ce mode d’organisation.
… Et les employeurs non plus.
D’après une étude de la Dares, “les efforts insuffisants des employeurs pour s’adapter aux souhaits des candidats auraient plus d’impact que l’inadéquation des compétences pour expliquer ce phénomène.”
Aujourd’hui, les employeurs ne sont pas en écoute très active des candidats qu’ils rencontrent. Ils ne répondent pas aux attentes des talents qu’ils souhaitent recruter, au risque de les perdre : proposition de rémunération trop juste, pas de télétravail, pas de flexibilité dans l’organisation de travail, …
“La hausse des prix frappe aussi les candidats de plein fouet, et par ailleurs, les employeurs ont de plus en plus de mal à recruter : la question de la rémunération est donc cruciale pour 56% d’entre eux.”
Les employeurs perdent également de très bons candidats dû à un manque de réactivité dans les process de recrutement. Ils ne se rendent pas disponibles pour rencontrer les candidats. Mais un candidat à l’écoute du marché ne peut pas se permettre d’attendre plusieurs semaines avant de pouvoir rencontrer son potentiel employeur, il va poursuivre ses autres process et finir par accepter une autre offre.
Le conseil : se rendre le plus disponible possible lorsqu’un process de recrutement est en cours et écouter les attentes du talent que vous souhaitez recruter. Sinon vous risquez de passer à côté de bons candidats et d’allonger le temps de la mission de recrutement.
Autant de difficultés qui rendent les recrutements compliqués. Difficile d’anticiper les prochains mois et de pouvoir dire si ce phénomène va s’atténuer ou se perpétuer. On fait le point dans quelques mois.
Sources et citations :
https://www.helloworkplace.fr/difficultes-recrutement-competences/
https://www.journaldeleconomie.fr/Les-salaries-veulent-une-augmentation-de-85_a11337.html
https://www.consultor.fr/articles/guerre-des-talents-les-cabinets-de-conseil-en-strat-s-adaptent
https://www.lavieeco.com/carriere-rh/comment-sen-sortir-face-aux-difficultes-de-recrutement/